Notre travail vu par l'équipe !

L'équipe

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Jeanne - Maçonne spécialisée en Eco-Construction

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« Le projet de réhabilitation de maison en pisé à Nantoin a été pour moi une des premières occasions de voir le résultat du travail de notre équipe sur un bâti ancien pour le rendre habitable. Nous sommes intervenus pour des ouvertures, une dalle, l'ensemble des enduits de corps et de finition. La diversité des types d'ouvertures : en briques pour les murs extérieurs, en bois pour les murs intérieurs ont été des défis variés dont le résultat a visiblement changé la manière d'appréhender le bâtiment. La dalle, la préparation des murs pour les enduits : le rebouchage, le renformi ont été des moments où la maison prenait peu à peu forme au fil de nos chantiers. Intervenir lors de toutes ces étapes donne l'envie de s'engager pleinement à chaque phase jusqu'à la finition. »

Séverine - Maçonne spécialisée en Restauration du Patrimoine

«Un écrin de sérénité pour un chantier en entier

Lorsqu’on arrive à Marnans, au Clercs, on aperçoit d’abord la grange qui fait trois fois la taille de la bâtisse d’habitation. Elle est en train d’être reprise par Jean-François, un maçon aussi spécialisé dans le pisé. Il renforce les planchers d’une des parties du bâtiment clos par de hauts murs de pisé jaune doré - brillant - si spécifique des collines des Chambaran.

La maison d’habitation, à l’autre bout du L formé avec la grange, est couverte d’un enduit blanc à la chaux. Lorsque nous intervenons pour la première fois, sous la neige, il ne lui reste plus que des murs et des planchers. Le charpentier se tarde alors d’installer sa charpente sur l’arase que nous coulons à l’aide d’une grue pour charrier la matière jusqu’en haut. Une première pour l’équipe et la première étape d’un chantier qui durera 4 mois presque continus.

Après neuf ouvertures, pas une identique, un hérisson et une dalle isolée, la maison d’habitation s’est étendue jusqu’à la grange. Maintenant que les vues se sont ouvertes à l’Ouest et au Sud, que le RDC donne sur le jardin, que tout semble s’être agrandi, Elizabeth, la cliente peut enfin se projeter concrètement dans sa maison familiale.

Elizabeth et Nemania, son fils, ont été présents pendant une bonne partie du chantier, ce qui n’est pas un détail. Au delà de leur curiosité et de leur hospitalité qui a permis la confiance réciproque, il y a eu la possibilité d’échanger sur des détails, sur des choix de mise en œuvre, sur des envies esthétiques, mais surtout sur l’organisation et l’enchaînement des tâches pour permettre l’intervention des autres artisans.

Et donc, chaque ouverture, chaque remplissage, a donné lieu a des réflexions poussant à nous projeter au mieux dans des contraintes que nous avions discuté tous.tes ensembles. Un luxe. Comme celui, de loger sur place, pour échanger le soir, le midi avec Jeanne, Lisa, David ou Nicolas sur comment nous pourrions faire au mieux pour la prochaine ouverture, puis l’autre, la suivante. Sans que rien ne se répète vraiment. Mais c’est sûrement ce qu’il y a de plus enthousiasmant dans la maçonnerie traditionnelle, surtout quand elle est partagée avec des collègues qui prennent autant de plaisir à communiquer et à réfléchir sur les solutions à apporter.

Franck dit souvent : « il n’y a pas une maison en pisé identique à celle d’à côté ».

En fait, la maçonnerie a de ça, elle semble simple et redondante et pourtant on y trouve tellement d’intérêt lorsqu’il y a des choix à faire tous les jours, qu’il faut savoir user de petites astuces et de grosses débrouilles avec des moyens limités.

A peine quelques mois après ma sortie de formation OPRP, avec ce chantier intégral j’ai eu la chance de prendre très vite des responsabilités, d’acquérir une autonomie et d’apprendre sereinement. »

Thimotée - Chef d'équipe

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A propos d'un chantier à Saint Chef :

"Je le garderai comme chantier marquant par le remplacement de ce linteau en chêne qui faisait son poids. Et c'est une opération intéressante pour moi car cela nous a permis de mettre en pratique ce qu'une ancienne collègue : Lucie, a appris en formation et nous a transmis : l'ergo-levage.

Chaque manipulation a été réfléchie par toute l'équipe et c'est très enrichissant dans ces moments là, d’œuvrer en équipe, car une personne a une idée, puis une autre rebondit sur cette même idée en l'améliorant etc...

Rien que de descendre le linteau du véhicule était une tâche peu aisée qui demandait de l'organisation pour que tout se déroule sans accrocs. Et il est très satisfaisant et valorisant pour toute l'équipe de le voir en place sans trop de soucis.

Via l'ergo-levage, on se rend un petit peu compte comment les artisans devaient réfléchir avant de mettre ce genre de pièce (où des plus monumentales), en place... Ce n'est pas comme aujourd'hui où les machines ont permis de soulager les manutentions mais où nous avons perdu, aussi, du savoir faire. »

Nicolas - Maçon spécialisé en restauration du patrimoine

Cette photo illustre un remplacement de linteau de porte de grange via les techniques d'ergo-levage. Une pièce de chêne de 450*46*30cm de plus de 350kg. Le système de démultiplication de forces au travers des différentes poulies nous a permis de mettre en place ce linteau "à la main". L'investissement dans le matériel d'ergo-levage est infiniment moindre comparé à un engin motorisé. La compréhension des forces en jeu  lors de cette manutention manuelle a été un réel plaisir pour moi.

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Anaïs - Maçonne spécialisée sur les architectures de terre

Chaque jour est une aventure dans la rénovation du bâti ancien en pisé. Il n’y a pas de recettes, de réponses préconçues, mais beaucoup d’observation, de partage de connaissances et d’adaptation à une situation.

Chaque chantier de maçonnerie est marquant par sa singularité. Par son contexte, parfois petit écrin de paradis, par les défis techniques et quotidiens que nous rencontrons, ainsi que par le choix des matériaux sains et des savoir-faire que nous mettons en œuvre. Mais ces chantiers sont également mémorables grâce aux humains, à ceux qui habitent ces bâtisses et nous ouvrent les portes de chez eux chaleureusement et du fait de l’intensité physique des tâches que nous effectuons alors, collectivement.

D’ailleurs, le choix d’« Un matériau n’est pas plus intéressant pour ce qu’il est que pour ce qu’il peut faire pour la société. »

Et la particularité dans l’entreprise de maçonnerie de Franck, c’est que nous sommes une équipe jeune, pluridisciplinaire, enjoué, engagé et mixte ! Nous tentons de questionner nos usages, notre rapport à l’autre, et nos manières de travailler à travers l’acte de re-construire. Nous tentons de limiter notre impact écologique en faisant le choix de participer à la rénovation des architectures en terre accessible pour tous. Cette intensité sociale nous permet de réaliser des tâches qui nous seraient impensables sans la force du collectif.

A l’origine architecte, mais traversée par l’urgence de revoir nos manières d’exercer dans le monde de la construction, ce changement de rythme, ce retour au terrain et aux origines de nos savoirs acquis, est vital. Grâce à la confiance de Franck, c’est avec plaisir qu’aujourd’hui je continue mon apprentissage de « dermatologue » du bâti ancien, maîtrisant petit à petit l’art de prendre soin des humains qui habitent au cœur d’une matière vivante, en rénovant cette deuxième peau qu’est le lieu d’habitation.